SAMY THIÉBAULT -"Rebirth"

Voici une bonne, et belle, dose de jazz, parfait pour ambiancer en toute sérénité vos premières soirées automnales. La nuit tombe de plus en plus tôt, et on retrouve avec plaisir le moelleux confort du canapé du salon. L'an dernier il s'était fait remarquer en soufflant sur le répertoire des Doors dans l'excellent "A Feast Of Friends", le saxophoniste Samy Thiébault revient avec son sixième album. "Rebirth", une renaissance plus personnelle, mais partagée, avec les fidèles compagnons de son quartet bien sûr, mais aussi le special guest Avishai Cohen (le trompettiste, pas le contrebassiste). Un jazz riche et généreux, à la génétique nomade.
(disponible chez Gaya Music / Socadisc)

MELINGO -"Anda"

Melingo, Daniel Melingo, argentin. Un gars qui (d'après sa bio oficielle) est allé écrire des mangas au Japon, a lancé une usine de chocolat, fait le punk dans les 80's au sein d'un groupe madrilène, fut acteur, et présentateur à la télévision, sans oublier un passage par le conservatoire et des études de musicologie... Un aventurier de la vie, un baroudeur poétique, tombé dans le tango. Mais pas le tango de salon, plutôt un tango de la rue, épique, argotique, romantique. Une sorte de Tom Waits de Buenos Aires.
(disponible chez World Village / Harmonia Mundi)

GUILLAUME PERRET -"Free"

Saxophone électrifié et électrisant, effets en pagaille, Guillaume Perret s'affranchit une fois encore des limites d'un jazz conventionnel trop étroit pour ses ambitions de liberté totale. Et cette quête, il la poursuit désormais en solo, façon homme-orchestre, sorte de Rémy Bricka mutant au groove instinctif et incandescent, à coups de saxophone trafiqué. Exercice osé, mais résultat de toute beauté. Un disque à l'énergie addictive.
(disponible chez Kakoum Records / Harmonia Mundi)

THE LIMIÑANAS -"El Beach"

Bon, visiblement l'automne pointe son nez de façon un peu rude ces jours-ci, et il ne fait pas dans la demi-mesure. Heureusement, pour résister un peu à cette traditionnelle ambiance météorologico-dépressive de rentrée, The Limiñanas (ça vous dit quelque chose, non?) nous remettent les pieds dans le sable chaud avec le tout nouveau videoclip du morceau "El Beach". Saucisses, marques de bronzage, et guitares électriques.
Un film d'animation réalisé avec talent par Pierre Pierre.

NICK WATERHOUSE -"Never Twice"

"Never Twice", mais j'ai surtout envie de dire "jamais deux sans trois". C'est effectivement le troisième opus que le Californien nous livre, Et c'est une fois de plus un délice. Toujours très classe, un son rétro plus que séduisant, le dandy-soul maîtrise parfaitement son répertoire rhythm'n'blues, élégant et dynamique, raffiné et terriblement efficace.
Ecoutez par exemple ce killer-track sur lequel il invite le chanteur texan Leon Bridges:

Ou encore ce morceau un tantinet démoniaque mais chic:
Bon, vous êtes conquis, forcément... L'album arrive chez tous les bons disquaires dans quelques jours.
(disponible en cd et vinyle chez Innovative Leisure / Modulor)

VANISHING TWIN -"Choose Your Own Adventure"

Comme le conseille le titre de cet album, vous devriez "choisir votre propre aventure". Mais bon, laissez moi quand même vous orienter vers l'expérience Vanishing Twin. Laissez vous faire par les vibrations douces et psychédéliques de ce combo britannique. Mené par Cathy Lucas, l'orchestre nous ensorcelle avec un groove ésotérico-pop, combinant dans un délicieux flou artistique les influences de Moondog, Françoise Hardy (celle des sixties), Air, ou encore Broadcast. Une aventure fantasmagorique (on ne dit pas assez souvent "fantasmagorique") pour vos oreilles.
(disponible en cd et vinyle chez Soundway Records / Bertus)

JOAN CORNELLA, les couleurs chatoyantes de l'humour noir.

"Schmilco", le nouvel album du groupe chicagoan Wilco, vient de sortir, pas mal. Mais matez surtout l'illustration naïvement trash habillant la pochette de ce disque.
Si vous aviez déjà croisé le travail du dessinateur Joan Cornella, vous avez immédiatement reconnu sa touche. Le Barcelonais, expert en humour noir chatoyant et corrosif, nous raconte de jolies histoires, dans de petites vignettes colorées. Ses personnages souriants, qui peuvent vous faire penser à "Petit Ours Brun" ou à ceux des comic strips américains des années cinquante, se retrouvent généralement dans des situations absurdes, cyniques et sanguinolentes. C'est mignon et brutal, et cela reflète bien notre société.
Pour en voir plus, et vous marrer un peu, allez visiter son site.

WARHAUS -"We Fucked A Flame Into Being"

Orchestrations chiadées, voix de crooner lascif, les morceaux de cet album ont une certaine classe. Une classe rock, et une force romantique. Certains évoquent Lou Reed ou Leonard Cohen, on pense aussi à Iggy Pop quand il se repose en ballades, et à Gainsbourg pour la musique. Ici le dandy se nomme Maarten Devoldere, déjà connu pour être le chanteur du groupe belge Balthazar.
(disponible en cd et vinyle chez Play It Again Sam / Pias)